Un air plus propre favorise le réchauffement
global
Une étude montre que moins de particules de polluants
dans les airs signifie que les températures pourraient
augmenter
(Christian Science Monitor) Peter N. Spotts 27 décembre
2005
De nouvelles mesures des minuscules particules dans
l'atmosphère terrestre contiennent un message
qui donne à réfléchir: tous ces
efforts difficilement accomplis pour réduire
la pollution de l'air pourraient involontairement accélérer
le réchauffement global.
Le résultat: il est probable que la planète
se réchauffera davantage et plus rapidement que
ce que les projections actuelles suggèrent, d'après
une équipe de scientifiques anglais et états-uniens.
Le groupe a produit les estimations les plus précises
jusqu'à maintenant sur la façon dont les
minuscules particules, connues sous le nom d'aérosols,
pourraient affecter le climat mondial. Les aérosols,
qui incluent les polluants, ont un effet de refroidissement
sur l'atmosphère, et les travaux de l'équipe
suggèrent que l'effet de refroidissement est
puissant - presque aussi puissant que les estimations
supérieures du Groupe d’Experts Intergouvernemental
sur l’Évolution du Climat (GIEC).
Ainsi, la présence
déclinante d'aérosols signifie que les
températures moyennes globales pourraient augmenter
plus rapidement qu'estimé précédemment
et atteindre le sommet des projections pour la fin du
siècle.
Ces estimations varient actuellement entre 2.7 et 7.9
°F, dépendant sur la façon dont les
émissions de gaz à effet de serre et d'autres
facteurs agissent dans les années à venir.
Les résultats, publiés dans l'édition
de ce mois de Nature, impliquent "un réchauffement
atmosphérique futur plus important que celui
actuellement prédit, alors que les émissions
d'aérosols continuent à décliner",
suggère l'équipe, menée par Nicolas
Bellouin du Bureau Météorologique Britannique
à Exeter.
Les aérosols se produisent naturellement par
la poussière des déserts ou du sel de
mer soufflés par le vent et par les émissions
des volcans. Ils proviennent aussi du brûlage
des combustibles fossiles. Mais les scientifiques avaient
du mal à discerner le rôle précis
des aérosols sur l'affectation du climat.
Le GIEC a essayé d'obtenir une vision plus claire
de l'impact des aérosols depuis au moins 10 ans,
"mais les résultats se sont toujours présentés
comme incertains", dit James Coakley, un scientifique
de l'atmosphère de l'Université d'Oregon
à Corvallis. Ces dernières recherches,
montrant un effet important de refroidissement des aérosols
et une faible marge d'incertitude, représentent
"un avertissement. Le dossier sera controversé".
Ces recherches arrivent au moment où la communauté
internationale essaye de trouver les mesures collectives
à prendre pour combattre le réchauffement
global après 2012, quand la première période
d'engagement du protocole de Kyoto prendra fin.
La plus grande part de ce que les scientifiques comprennent
sur les effets des aérosols sur le climat provenait
des modèles informatiques. Alors que les nouvelles
études ont utilisé les données
des satellites Terra et Aqua de la NASA combinés
avec les mesures au sol et à partir d'avions.
Les satellites donnent la quantité globale d'aérosols
dans l'atmosphère, alors que les autres mesures
aident à établir la gamme de dimension
des particules et leurs propriétés réflectives.
Elles aident également a donner des estimations
sur les terres, où les capteurs des satellites
ont des difficultés.
Mais les mesures de l'effet "direct" des
aérosols sur le climat ne racontent pas l'histoire
complète des aérosols, note Coakley. Les
particules ont aussi des effets indirects.
Tout d'abord, elles peuvent agir comme graines pour
la formation de nuages. Ensuite, leur taille peut aider
à déterminer si les nuages sont plus efficaces
pour piéger la chaleur ou pour réfléchir
la lumière solaire dans l'espace. Et la suie
de carbone, qui provient des carburant fossiles brûlés
inefficacement, peut réchauffer l'air environnant,
le desséchant et supprimant la formation des
nuages.
Il faudra probablement attendre jusqu'à ce que
deux nouveaux satellites, Calipso et Cloudsat, rejoignent
Terra et Aqua l'année prochaine pour démêler
ces effets secondaires importants et les prendre en
compte dans les estimations, dit Coakley.
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