Le réchauffement global approche le point
de non-retour, avertit un expert climatologique éminent
par Geoffrey Lean 23 janvier 2005
https://www.commondreams.org/headlines05/0123-01.htm
Article
original (en anglais, payant)
|
D'après le premier organisme de surveillance
du climat, le réchauffement global a déjà
atteint le point dangereux malgré les tentatives
internationales conçues pour l'éviter.
Le Docteur Rajendra Pachauri, président du
Groupe d’Experts Intergouvernemental sur l’Évolution
du Climat (GIEC), a déclaré lors d'une
conférence internationale suivie par 114 gouvernements
à l'île Maurice ce mois ci que le monde
a "déjà atteint le niveau de concentration
dangereux de dioxyde de carbone dans l'atmosphère"
et a appelé à des
réductions immédiates et "très
importantes" de la pollution si l'humanité
doit "survivre".
Ses commentaires ont ébranlé l'administration
Bush - qui a immédiatement essayé de le
rembarrer - pas seulement parce qu'elle l'a mis à
ce poste après qu'Exxon, la principale compagnie
pétrolière la plus opposée aux
actions internationales contre le réchauffement
global, s'est plaint que son prédécesseur
était trop "agressif" sur ce sujet.
Un mémorandum d'Exxon à la Maison Blanche
début 2001 demandait spécifiquement que
le précédent président, le Docteur
Robert Watson, chef scientifique de la Banque Mondiale,
soit "remplacé à la demande des États-Unis".
L'administration Bush a alors fait pression sur les
autres pays en faveur du docteur Pachauri - que l'ancien
vice-président Al Gore appelait le candidat "traînons
les pieds", et a obtenu son élection pour
remplacer le docteur Watson, un anglais naturalisé
américain, qui avait appelé de façon
répétée à une action urgente.
Mais ce mois ci, à une conférence sur
l'État du développement dans les Petites
Îles sur l'île de l'océan indien,
le nouveau président, un ancien dirigeant de
l'Institut Tata de Recherche Énergétique
Indienne, a lui-même posé ce que les officiels
haut placés des Nations-Unis ont décrits
comme un "très courageux" défi.
Il a déclaré aux délégués:
"le changement de climat est réel. Nous
avons seulement une petite ouverture sur une opportunité
et elle est en train de se fermer plutôt rapidement.
Il n'y a pas un instant
à perdre".
Il a ensuite déclaré dimanche à
The Independant que l'extinction très étendue
des récifs coralliens et la fonte rapide de la
banquise dans l'Antarctique l'avaient amené à
la conclusion que le point dangereux avait déjà
été atteint, bien que l'IPCC ait été
créé pour l'éviter .
Les récifs à travers le monde périssent
parce que la mer se réchauffe: comme la température
de l'eau augmente, ils perdent leurs couleurs pour un
blanc laiteux. En partie à cause de ce résultat,
jusqu'à un quart des coraux ont été
détruits.
En novembre, une étude menée sur de
nombreuses années par 300 scientifiques a conclu
que l'Arctique se réchauffait deux fois plus
vite que le reste du monde et que sa calotte glaciaire
s'était réduite de 20 pour cent dans les
trois dernières décennies.
La glace est aussi 40 pour cent plus fine qu'elle
n'était dans les années 70 et l'on s'attend
à la voir disparaître complètement
vers 2070. Et pendant que le docteur Pachauri parlait,
des parties de l'Arctique étaient sujettes à
une "vague de chaleur" de janvier, avec des
températures 8 à 9 °C supérieures
à la normale.
Il a aussi cité des mesures alarmantes, rapportées
dans The Independant dimanche, montrant que les niveaux
de dioxyde de carbone (la principale cause du réchauffement
global) avaient bondi brusquement ces deux dernières
années, suggérant que le
changement de climat pourrait s'accélérer
hors de contrôle.
Il a ajouté que, à cause de l'inertie
des systèmes naturels de la terre, le
monde ressentait maintenant seulement le résultat
de la pollution émise dans les années
60, et que des effets beaucoup plus importants
se produiraient comme l'augmentation de la pollution
des dernières décennies continuait son
chemin. Il a conclut en déclarant: "nous
risquons la capacité pour la race humaine de
survivre".
|