Par Alex Kirby
Correspondant sur l'environnement de la BBC
Les scientifiques allemands ont trouvé des preuves
significatives liant les rayons cosmiques au changement
de climat.
Ils ont détecté des amas de particules
chargées dans la basse atmosphère qui
sont probablement causés par les radiations spatiales.
Ils disent que les amas peuvent amener à la condensation
des noyaux qui se forment en nuages denses.
Les nuages jouent un rôle majeur, mais pas encore
totalement compris, dans la dynamique du climat, certains
types agissant pour refroidir la planète et d'autres
la réchauffant.
La quantité de rayons cosmiques atteignant la
terre est en grande partie contrôlée par
le soleil, et beaucoup
de scientifiques spécialistes du soleil croient
que son influence indirecte sur le climat global de
la terre a été sous-estimée.
Certains pensent qu'une
partie significative du réchauffement global
enregistré au XX° siècle pourrait
en fait avoir comme origine l'activité solaire
- et ne pas seulement avoir comme cause les gaz à
effet de serre produits par l'utilisation des combustibles
fossiles.
Première preuve
L'équipe allemande de l'institut de physique
nucléaire Max Planck à Heidelberg a utilisé
un spectromètre de masse pour électrons
lourds monté dans un avion.
Ils disent que leurs mesures "ont pour la première
fois détecté dans l'atmosphère
supérieure des ions lourds positifs en quantité
aussi grande que 2500".
Ils concluent: "nos observations apportent des
preuves solides sur l'influence des ions sur la formation
et la croissance de particules d'aérosols dans
l'atmosphère supérieure".
Les scientifiques rapportent leurs conclusions dans
Geophysical Research Letters, un journal de l'American
Geophysical Union.
Ils soutiennent la théorie que les rayons cosmiques
peuvent influencer le climat et affecter l'albédo
des nuages - la capacité des nuages à
réfléchir la lumière.
Dans un sens et dans l'autre
L'importance des nuages sur le système climatique
est décrite par le Centre Tyndall pour la Recherche
sur le Changement de Climat, à l'Université
de East Anglia (UEA) en Grande-Bretagne qui déclare:
"Les nuages influencent fortement le passage des
radiations à travers l'atmosphère terrestre."
"Ils réfléchissent dans l'espace
certaines radiations à ondes courtes qui arrivent
de l'extérieur et absorbent certaines radiations
terrestres à ondes longues, produisant respectivement
des effets de refroidissement et de réchauffement".
L'Unité de Recherche sur le Climat de l'UEA explique
la complexité du rôle des nuages dans le
changement de climat. Elle déclare: "l'effet
des nuages pourrait être très grand, bien
que même le sens de leur action ne soit pas connu".
"Les nuages bas tendent à refroidir, les
nuages hauts tendent à réchauffer. Les
nuages hauts tendent à avoir un albédo
inférieur et réfléchissent moins
de lumière dans l'espace que les nuages
bas".
Une confusion déconcertante
"Les nuages absorbent généralement
bien les infrarouges, mais les nuages hauts ont leur
sommet plus froid que les nuages bas, ils ré
émettent donc moins d'infrarouge dans l'espace".
"Pour compliquer encore plus les choses, la propriété
des nuages peut changer quand le climat change, et les
aérosols générés par l'homme
peuvent déjouer l'effet du forçage des
gaz à effet de serre sur les nuages".
"En fonction de si et comment la couverture nuageuse
change, l'effet des nuages peut presque diminuer par
deux le réchauffement ou le doubler".
Certains scientifiques sont d'accord sur le fait que
la surface de la terre semble se réchauffer,
alors que les températures de la basse atmosphère
restent inchangées.
Le chaînon manquant
Les recherches publiées en août dernier
suggèrent que les rayons pourraient causer un
changement dans la couverture nuageuse, ce qui pourrait
expliquer l'énigme des températures.
La divergence des températures a amené
certains scientifiques à prétendre que
le cas du changement
de climat dû à l'homme est faible,
parce que notre influence devrait sans doute montrer
une augmentation de température uniforme de la
surface jusqu'à l'atmosphère.
Bien que les chercheurs aient proposé que les
changements de la couverture nuageuse puissent aider
à expliquer les divergences, aucun n'a été
capable d'expliquer les différents profils calorifiques.
Mais l'étude a suggéré que les
rayons cosmiques, de minuscules particules chargées
qui bombardent toutes les planètes avec des fréquences
diverses dépendant de l'intensité du vent
solaire, pourraient être le
chaînon manquant. |