Les rayons cosmiques créent les changements
climatiques sur terre, disent les experts
Un scientifique défie la théorie des gaz
à effet de serre
Ottawa 16 mars 2006
Les étoiles, non les gaz à effet de serre,
réchauffent la terre.
C'est ce que dit un éminent professeur de science
de l'Université d'Ottawa, Jan Veizer.
Il sait que défier la théorie acceptée
du changement climatique pourrait conduire à
une méchante bataille.
C'est un sujet chargé politiquement et économiquement.
Cependant, il s'exprime sur la publication de ses recherches.
"Regardez, peut être que je me trompe"
dit il, "mais je dis que nous devons au moins regarder
ça et en discuter".
Chacune de ces choses (les parties de sa théorie)
posent problème. Mais c'est aussi le cas pour
tous les autres modèles sur le comportement de
la terre.
Veizer dit que les rayons à haute énergie
des régions éloignées de l'espace
s'écrasent sur notre atmosphère de façon
à faire passer notre planète par des cycles
chauds et froids.
Les rayons cosmiques nous frappent en permanence -
c'est un fait bien connu. Ce qui est nouveau est que
les chercheurs se demandent ce que les rayons cosmiques
font à notre monde et à son climat.
L'année dernière, le journal scientifique
britannique Proceedings of the Royal Society (Débats
de la Société Royale) a publié
une théorie comme quoi les rayons cosmiques forment
des nuages et affectent notre climat "sans équivoque".
Florida Tech et l'Université de Floride se sont
associés pour enquêter pour savoir si les
rayons cosmiques sont le déclencheur des éclairs
dans les nuages d'orage chargés.
En 2003, des scientifiques de la NASA et de l'Université
du Kansas ont suggéré que les rayons cosmiques
"influencent la formation des nuages, peuvent affecter
le climat et endommager directement les organismes vivants
par l'augmentation des doses de radiation", un
effet qu'ils prétendent retracer sur des millions
d'années par l'histoire des fossiles.
Veizer a publié sa théorie dans Geoscience
Canada, le journal de l'Association Géologique
du Canada. L'article est intitulé: "le conducteur
céleste du climat: un point de vue sur 4 milliards
d'années du cycle du carbone".
Dans son article, il conclut: "les observations
empiriques sur toutes les échelles de temps montrent
un phénomène céleste comme principal
conducteur du climat, les gaz à effet de serre
n'agissant que comme amplificateur potentiel".
L'idée est que les rayons cosmiques frappent
les molécules de gaz de l'atmosphère et
forment les noyaux de ce qui deviendra des gouttelettes
de vapeur d'eau. Elles forment ensuite des nuages, réfléchissant
une certaine partie de l'énergie solaire dans
l'espace et refroidissant la terre.
Cependant, le nombre de rayons cosmiques varie.
Quand il y a plus de rayons cosmiques la terre est
plus froide. Quand il y en a moins elle est plus chaude.
"La question est donc, où avons nous beaucoup
de rayons cosmiques?"
La plupart des rayons viennent des étoiles plus
jeunes, qui sont groupées dans certaines régions
de la galaxie où notre système solaire
a passé son histoire de 4.5 milliards d'années.
Notre propre soleil dévie certains de ces rayons,
mais l'activité solaire augmente et diminue.
Tous ces facteurs peuvent changer le nombre de rayons
cosmiques qui nous atteint.
Le champ magnétique de la terre bloque aussi
certains rayons. Les scientifiques peuvent reconstruire
les enregistrements de ce champ pour les derniers 200000
ans, et il prétend qu'il y a une correspondance
extrêmement proche entre les périodes froides
de notre climat et les périodes où le
champ magnétique autorisait plus de rayons à
nous atteindre.
Même durant les périodes récentes,
soutient il, d'autres facteurs cosmiques peuvent affecter
notre climat aussi vraisemblablement que le dioxyde
de carbone, ou plus. Le réchauffement de la terre
ces 100 dernières années - environ 0.6°C
- correspond à une période où l'intensité
du soleil a augmenté, dit il.
Questionner les fondamentaux du changement de climat
- la théorie comme quoi les gaz apporté
par l'homme augmentent et réchauffent notre climat
- est un moyen rapide de débuter une bataille
féroce et personnelle dans le monde scientifique.
Mais les qualifications de Veizer rendent difficile
la contestation de ses découvertes.
Le professeur, récemment retraité, est
toujours titulaire d'une chaire de recherche et supervise
des étudiants et des confrères post doctorat.
Natif de Bratislava, Veizer a émigré parce
que les troupes russes sont entrées en Tchécoslovaquie
en 1968. Il a depuis lors amassé des récompenses
dans le domaine de la géochimie - apprendre le
passé de la terre par les produits chimiques
préservés dans les roches et les sédiments.
La Société Royale du Canada l'a appellé
"l'un des géoscientifiques les plus créatif,
innovant et productif de notre époque",
et a ajouté: "il a créé des
concepts entièrement nouveaux qui se sont avérés
cruciaux dans notre compréhension de l'histoire
géochimique de la terre".
Il a gagné en 1992 le prix Gottfried Wilhelm
Leibniz de 2.2 millions de dollars canadiens, la récompense
la plus élevée du gouvernement allemand
pour la recherche dans n'importe quel domaine. Le prix
a servi à financer ses recherches.
Les membres du jury ont dit "qu'il a devant ses
yeux l'image globale de la terre durant ses 4.5 milliards
d'années d'évolution", et qu'il est
"l'un des géologues les plus créatif
de son époque".
Cependant, pendant des années, il a gardé
ses doutes sur le climat. "J'étais effrayé",
dit il.
|