Un projet de "remède par la ceinture
de radiations" pourrait affecter la propagation
des hautes-fréquences, suggère une étude. |
Newington, 15 août 2006 - Un nouveau groupe
de recherche universitaire de Nouvelle-Zélande
croit qu'un programme de l'Agence des Projets de Recherche
Avancée du Département de la Défense
US (DARPA), le "remède par la ceinture de
radiations" (RBR), pourrait causer d'importantes
interruptions des communications radio et de la navigation
GPS à l'échelle mondiale. Selon certaines
sources, la DARPA envisagerait le système RBR
comme moyen de protéger les satellites en orbite
basse des dégâts causés par d'importantes
tempêtes solaires ou même par des explosions
nucléaires à haute altitude. Le groupe
de recherche situé en Nouvelle-Zélande
suggère cependant que les décideurs politiques
devraient considérer soigneusement les implications
du projet. Dirigé par le chercheur Craig Rodger
du Département de Physique d'Otago, le groupe
de recherche déclare que le RBR pourrait affecter
significativement la propagation radio de plusieurs
jours à une semaine ou plus.
"Nous avons calculé que l'atmosphère
supérieure terrestre serait énormément
affectée par un tel système, causant des
interruptions radio exceptionnelles dans presque la
totalité du monde", a dit Rodger dans un
bulletin de l'Université d'Otego. "Les pilotes
d'avions et de bateaux perdraient le contact radio et
certains pays des îles du Pacifique pourraient
être isolés jusqu'à six à
sept jours, en fonction de la conception du système
et de la façon dont il serait opéré".
"Les GPS seraient probablement perturbés
à grande échelle", a-t-il ajouté.
Balayer des particules en utilisant des signaux à
très basse fréquence
Les systèmes emploieraient des très basses
fréquences (VLF) de très forte intensité
pour "balayer" des particules des ceintures
de radiation et les déverser dans la haute atmosphère.
Les interruptions résulteraient du déluge
de particules chargées déversées
temporairement, ce qui changerait l'ionosphère
d'un "miroir", sur lequel rebondissent les
ondes radio autour de la planète, en une "éponge"
qui les absorberaient, dit Rodger.
L'article du groupe, "les implications atmosphériques
du remède par la ceinture de radiations",
(pdf,
en anglais) paraît dans l'édition d'août
du journal international Annales Geophysicae. Les chercheurs
de l'Université d'Otago ont collaboré
avec l'Étude Antarctique Britannique, l'Observatoire
Géophysique de Sodankylä en Finlande et
l'Institut Météorologique Finlandais pour
sa préparation.
Sleight of HAND
Des documents déclassifiés du budget
du Département de la Défense US du début
de l'année proposent, au moins initialement,
d'utiliser le système HAARP près de Gakona
en Alaska, "pour exploiter les technologies scientifiques
émergentes de l'ionosphère et de la radio
liées aux applications avancées de défense".
HAARP est opéré conjointement par l'US
Air Force et l'US Navy. Le projet paraît faire
partie d'un programme appelé “Sleight of
HAND” (SOH).
"Les effets des détonations nucléaires
à haute altitude (HAND) sont catastrophiques
pour les satellites", explique le rapport budgétaire.
Les particules chargées générées
par les explosions sont piégées pendant
de longues durées, oscillant entre les pôles
magnétiques nord et sud. Cet environnement accru
en radiations dégraderait immédiatement
la capacité des vaisseaux en orbite basse et
résulterait en leur destruction dans un court
délai.
Les documents budgétaires militaires parlent
du programme SOH comme "une démonstration
de la faisabilité" technologique et technique
pour atténuer l'effet des radiations accrues,
ayant comme but d'accélérer "le taux
de décroissance des radiations piégées
dans l'environnement à basse altitude d'un facteur
10 par rapport au taux naturel".
La phase 1 de SOH utiliserait une source VLF de grande
puissance au sol - au moins au départ en utilisant
l'installation HAARP - "se propageant à
travers l'ionosphère pour dévier profondément
dans l'atmosphère les radiations piégées".
Si la preuve de la validité et du faible coût
est apportée, apparemment des démonstrations
dans l'espace et des tests suivraient.
La proposition attire l'intérêt de la
communauté des radio-amateurs
Le dossier de recherche de Nouvelle-Zélande
a attiré l'attention d'au moins un journal, le
New Zealand Herald, et des informations sur le projet
ont bientôt commencé à circuler
dans la communauté mondiale des radio-amateurs.
L'éditeur du rapport de propagation de l'Association
Nationale des Radio-Amateurs US, Tad Cook, K7RA, a enquêté
et publié un bulletin spécial le 15 août.
"Quand j'ai entendu ça pour la première
fois lundi matin, j'ai pensé que ça devait
être quelque chose venant d'un site web extrémiste
colportant de sinistres théories de complot",
commente Cook, "mais le journal rapportant l'information
est réel, tout comme l'équipe de scientifiques
de Nouvelle-Zélande, Grande-Bretagne et Finlande".
Cook a contacté Rodger pour en savoir plus.
"Il s'est montré très coopératif,
accessible et serviable et m'a dit que le RBR était
un vrai projet, que 'l'argent commençait à
arriver pour l'étudier plus en détail',
et que les scientifiques états-uniens ayant des
liens avec les militaires le considère sérieusement",
rapporte Cook.
Énergie pure
Cook dit qu'il a partagé avec Rodger les spéculations
de l'éditeur qui contribue à QST, Ward
Silver, NOAX, sur le fait que "l'énergie
pure requise pour faire fonctionner le RBR le rendrait
impossible dès le départ, et je ne sais
pas où ils installeraient les antennes nécessaires".
Rodger a répondu: "ça pourrait être
vrai, mais ils espèrent s'appuyer sur certains
processus non linéaires du plasma spatial en
détournant de l'énergie de la ceinture
de radiations pour obtenir une amplitude de l'onde assez
forte. Nous savons que c'est possible - en théorie
- car ça se passe déjà naturellement.
Nous ne savons pas à quel point ce serait facile
de le faire sous notre contrôle".
Rodger dit qu'il y a deux possibilités pour
ériger les antennes. "Une est de faire voler
des antennes VLF dans l'espace. Ça pourrait poser
un problème au niveau de l'énergie",
a-t-il dit à Cook. "Mais pour les systèmes
terrestres, vous savez probablement déjà
que la plupart des principales puissances navales ont
de gros émetteurs VLF répartis autour
du globe".
Deux émetteurs VLF de l'US Navy ont une puissance
de l'ordre du mégawatt, a remarqué Rodger.
"Bien qu'ils soient conçus pour maintenir
les signaux essentiellement sous l'ionosphère,
ça montre les possibilités pour construire
de grosses antennes puissantes". Aucune mention
de HAARP n'apparaît dans le dossier de recherche.
Impact minimal sur la couche d'ozone
Le groupe de recherche a aussi calculé le potentiel
du RBR à affecter la couche d'ozone mais a trouvé
que la diminution de l'ozone serait de courte durée
et similaire à celle résultant de processus
naturels comme des grosses tempêtes solaires et
des éruptions volcaniques. |
Un projet pour les satellites US "éliminera"
les communications radio du Pacifique
14 août 2006 par Kent Atkinson
Les pays des îles du Pacifique - et les pilotes
d'avions autour du globe - pourraient perdre les communications
radio à haute-fréquence jusqu'à
une semaine si les États-Unis poursuivent un
programme pour protéger leur réseau de
satellites, ont déclaré aujourd'hui des
chercheurs de l'Université d'Otago.
Ils ont averti que le projet des états-uniens
de protéger leurs satellites à la fois
des radiations naturelles et des explosions aériennes
d'armes nucléaires constituait une menace globale
sur les télécommunications.
L'US Air Force et l'Agence des Projets de Recherche
Avancée du Département de la Défense
US (DARPA) ont proposé d'utiliser des ondes radio
très basse fréquence pour balayer les
particules des ceintures de radiations au-dessus de
la terre et les déverser dans l'atmosphère
supérieure pendant un ou plusieurs jours.
Le déluge de particules chargées changerait
temporairement l'ionosphère d'un "mirroir"
sur lequel rebondissent les hautes fréquences
autour de la planète en une "éponge"
qui les absorberaient, a dit aujourd'hui le Docteur
Craig Rodger du département de physique de l'Université
d'Otago.
L'ionosphère est une des couches les plus élevées
de l'atmosphère terrestre, commençant
à 70Km et continuant jusqu'à environ 640Km,
et contient des ions créés quand les radiations
solaires arrachent les électrons des atomes de
l'atmosphère. Elle est importante pour la réflexion
de certaines ondes radio.
Le Docteur Rodger, principal chercheur d'une étude
multinationale impliquant également des scientifiques
de Finlande et de Grande-Bretagne, a déclaré
que les pilotes d'avions et de bateaux perdraient le
contact radio et que certains pays des îles du
Pacifique pourraient être isolés jusqu'à
une semaine, en fonction de la conception du système
et de la façon dont il serait opéré.
Il a dit que les services GPS pourraient aussi souffrir
de perturbations à grande échelle si les
signaux entre les utilisateurs au sol et les satellites
étaient brouillés dans l'ionosphère.
Le "remède par la ceinture de radiations"
états-unien est conçu pour protéger
des centaines de satellites en orbite basse de la détérioration
de l'électronique par les particules chargées
dans des ceintures de radiations exceptionnellement
intenses "gonflées" par des tempêtes
solaires puissantes - ou par de petites armes nucléaires
explosées délibérément dans
l'atmosphère pour interrompre les communications.
"L'atmosphère supérieure terrestre
serait énormément affectée par
un tel système, causant des interruptions radio
exceptionnelles dans presque la totalité du monde"
a déclaré Rodger.
Les chercheurs, dont les travaux sont publiés
dans l'édition d'août du journal international
Annales Geophysicae, demandent aux décideurs
politiques de considérer soigneusement les implications
du programme états-unien.
"Si la ceinture de radiations intenses résultait
d'un état voyou détonant un missile à
tête nucléaire dans l'atmosphère
supérieure, utiliser une telle technologie comme
remède serait probablement acceptable par la
communauté internationale", a-t-il dit.
Mais le cas où ce système serait utilisé
pour atténuer les plus faibles risques pour les
satellites des particules chargées injectées
par des tempêtes solaires survenant naturellement
devrait être considéré de plus près
et comparé à l'impact d'une interruption
des communications globales.
Beaucoup de pays développés utilisent
les ondes radio haute-fréquence pour communiquer
avec les avions et les bateaux, pour les communications
internationales, les radio-amateurs et les communications
longue distance fixes, et les pays en voie de développement
les utilisent pour les liaisons intérieures,
les télécommunications nationales et les
communications mobiles et fixes de point à point.
Les chercheurs ont aussi considéré si
les changements de la chimie atmosphérique abîmeraient
la couche d'ozone, mais ont trouvé que la diminution
de l'ozone ne serait que de courte durée. |