Un anneau dans l'espace pourrait faire de l'ombre
à la terre et arrêter le réchauffement
global
Par Robert Roy Britt 27 juin 2005 |
Une idée folle pour combattre le réchauffement
global suggère de créer un anneau de petites
particules ou de vaisseaux spatiaux autour de la terre
pour faire de l'ombre au niveau des tropiques et modérer
les extrêmes du climat.
Les partisans admettent qu'il y aurait des effets annexes.
Un anneau de particules efficace pour éparpiller
la lumière solaire illuminerait le ciel la nuit
autant que la pleine lune par exemple.
Et le prix ferait bondir même une agence à
gros budget comme la NASA: 6000 à 200000 milliards
de $ pour le concept des particules. Déployer
de minuscules vaisseaux spatiaux serait une relative
affaire: simplement 500 milliards de $.
Mais l'idée, détaillée aujourd'hui
dans le journal en ligne Acta Astronautica, illustre
que le changement de climat peut être combattu
avec de nouvelles technologies, d'après un scientifique
non impliqué dans les nouveaux travaux.
Imiter un volcan
Tous les scientifiques sont d'accord sur le fait que
la terre se réchauffe et se refroidit au cours
des âges. Un équilibre délicat,
et en perpétuel changement entre les radiations
solaires, la couverture nuageuse et les gaz à
effet de serre piégeant la chaleur, contrôle
les oscillations à long terme des âges
glaciaires aux conditions plus chaudes comme aujourd'hui.
Ceux qui sont souvent appelés des experts admettent
des insuffisances flagrantes dans leur connaissance
de comment tout cela fonctionne. Une étude le
mois dernier a révélé que les scientifiques
ne peuvent pas définir un des points les plus
critiques: combien de lumière solaire notre planète
absorbe par rapport à combien est réfléchie
dans l'espace.
Néanmoins, la plupart des scientifiques pensent
que notre climat s'est réchauffé significativement
durant le siècle dernier et se réchauffera
pendant les prochaines centaines d'années. Des
études diverses prétendent que la planète
est destinée à se réchauffer de
1 à 20°F (~0.5° à 11°C) durant
les quelques prochaines centaines d'années. Les
mers monteront énormément d'après
le scénario, inondant les villes côtières.
Mais un autre groupe de scientifiques soutient que les
données de température corroborant un
réchauffement de la planète ne sont pas
solides et que les projections, basées sur des
modèles informatiques, pourraient être
largement à côté de la plaque.
Dans tous les cas, peut être notre sort est plus
entre nos mains que nous pourrions l'avoir imaginé.
"Réduire l'insolation de 1.6% devrait compenser
une augmentation de température de 1.75 °K
(3 °F)", soutient un groupe dirigé par
Jerome Pearson, président de Star Technology
and Research Inc. "Ceci pourrait être accompli
par une variété de systèmes terrestres
ou spatiaux".
La puissance d'éparpillement de la lumière
solaire a été illustrée naturellement
notent les scientifiques. Les éruptions volcaniques,
telle que celle du Mont Pinatubo en 1991, ont pompé
des aérosols dans l'atmosphère et refroidit
le climat global d'environ 1°. Les autres chercheurs
ont suggéré des projets tels qu'ajouter
de la poussière métallique aux panaches
des cheminées pour inonder l'atmosphère
et réfléchir plus de lumière solaire
dans l'espace.
Dans la nouvelle approche exposée, les particules
réfléchissantes pourraient venir des mines
de la terre, de la lune ou des astéroïdes.
Elles seraient mises en orbite autour de l'équateur.
Alternativement, de minuscules vaisseaux spatiaux avec
des parasols réfléchissants pourraient
être déployés.
Un anneau créé par un de ces moyens "fait
de l'ombre au niveau des tropiques principalement, fournissant
une efficacité maximale pour refroidir les endroits
les plus chauds de la planète", écrivent
les scientifiques. Une version antérieure de
leur idée a déjà été
présentée mais pas largement remarquée
en 2002.
Excentrique mais rassurant
Ces chercheurs qui ne croient pas que le réchauffement
global se produise à quelque vitesse que ce soit,
ni que l'homme en soit responsable, pourraient s'intéresser
rapidement à la nouvelle idée.
Benny Peiser, un anthropologiste dans le domaine social
à l'Université John Moores de Liverpool
au Royaume-Uni suit les recherches sur le climat et
leur couverture médiatique. Il fait partie d'un
groupe petit mais qui se fait entendre qui va à
l'encontre de l'idée principale sur le sujet
du réchauffement global.
"Je ne pense pas que la tendance modeste de réchauffement
que nous subissons actuellement présente quelque
menace significative ou à long terme", a
dit Peiser à LiveScience. "Néanmoins,
ce que l'article montre remarquablement est que notre
civilisation hyper complexe est théoriquement
et technologiquement capable de gérer n'importe
quel changement de climat auquel nous pourrions être
confrontés à l'avenir".
Peiser note aussi que l'on estime que le protocole
de Kyoto, un agrément global pour réduire
les émissions de gaz à effet de serre,
coûtera à l'économie mondiale 150
milliards de $ par an. Il voit aussi d'autres raisons
pour soutenir la façon apparemment bizarre de
gérer le budget des températures terrestres.
"Je crois que cette façon de penser, malgré
son excentricité apparente, est en fait plutôt
rassurante", dit Peiser. "Ça apporte
aux gens inquiets toutes les preuves de l'extraordinaire
ingéniosité humaine qui, comme si souvent
dans le passé, a aidé à surmonter
beaucoup de prédictions qui étaient considérées
comme insondable auparavant".
Il voit aussi un raisonnement global ultime pour considérer
la notion de contrôle du climat de la terre.
"Quel que soit le coût et sans tenir compte
du fait qu'il y ait ou non des risques majeurs dus au
réchauffement global", a déclaré
Peiser, "il me semble qu'une telle infrastructure
spatiale sera élaborée tôt ou tard,
posant ainsi les pierres pour notre migration future
vers l'espace". |