David Adam et Liz Minchin
29 janvier 2007
Les États-Unis veulent que les scientifiques
développent des technologies pour bloquer la
lumière solaire comme moyen désespéré
d'arrêter le réchauffement global.
Ils déclarent que la recherche dans les techniques
telles que des miroirs géants dans l'espace ou
de la poussière réfléchissante
déversée dans l'atmosphère serait
une "assurance importante" contre l'augmentation
des émissions, et ont fait pression pour qu'une
telle stratégie soit recommandé dans un
rapport des Nations Unies sur le changement de climat
dont la première partie doit être publiée
vendredi.
Les États-Unis ont aussi tenté d'écarter
le rapport des Nations Unies, préparé
par le Groupe d’Experts Intergouvernemental sur
l’Évolution du Climat (GIEC), des conclusions
qui soutiendraient un nouveau traité mondial
sur le climat basé sur des buts liés à
la réduction des émissions. Ils ont demandé
qu'un brouillon du rapport soit modifié pour
accentuer les bénéfices des accords volontaires
et pour y inclure des critiques du Protocole de Kyoto,
auxquels les États-Unis s'opposent.
Le rapport final, rédigé par des experts
du monde entier, sera la base de négociations
internationales pour concevoir un traité sur
les émissions succédant à celui
de Kyoto, dont la première phase expire en 2012.
Les gouvernements mondiaux ont reçu un brouillon
du rapport l'année dernière et ont été
invités à le commenter.
La réponse des États-Unis est que l'idée
d'interférer avec la lumière solaire devrait
être incluse dans le résumé pour
les décideurs politiques, le chapitre important
en tête de chaque rapport du comité. Ils
déclarent: "modifier la radiation solaire
pourrait être une stratégie importante
si la réduction des émissions échoue.
La recherche et le développement pour estimer
les conséquences de l'application d'une telle
stratégie est une assurance importante qui devrait
être souscrite. C'est une possibilité très
importante qui doit être considérée".
Des scientifiques ont précédemment estimé
que réfléchir moins de 1% de la lumière
solaire dans l'espace pourrait compenser le réchauffement
généré par tous les gaz à
effet de serre émis depuis la révolution
industrielle. Les techniques possibles incluent la mise
en place d'un écran géant en orbite, des
milliers de minuscules ballons brillants, ou de minuscules
gouttelettes de soufre déversées dans
la haute atmosphère pour imiter les effets de
refroidissement d'une éruption volcanique. Le
brouillon du GIEC déclarait que de telles idées
étaient "spéculatives, non chiffrées,
et avec des effets annexes inconnus".
Les États-Unis, dans leurs conclusions, se plaignent
que le brouillon du rapport soit "centré
autour de Kyoto" et veulent y inclure les travaux
d'économistes qui ont signalé "le
degré nécessaire d'investissement du protocole
de Kyoto".
Il se plaignent aussi que globalement "le rapport
tend à exagérer ou à se concentrer
sur les effets négatifs du changement de climat".
Il veulent aussi mettre plus l'accent sur les responsabilités
des pays en voie de développement.
Mais le professeur Stephen Schneider, un consultant
sur le climat du gouvernement des États-Unis
depuis plus de 30 ans et une figure clé du comité
depuis plus de 10 ans, dit que le monde "joue à
la roulette russe" avec son futur en répondant
trop lentement au changement de climat.
Le brouillon du rapport du comité montre que
les projections de l'augmentation des températures
globales de 1990 à 2100 vont s'élargir
légèrement, avec une nouvelle fourchette
de 1 à 6.3°. La fourchette du rapport de
2001 était de 1.5 à 5.8°.
Le professeur Schneider dit qu'il est inquiet que l'augmentation
soit plus probablement de 3° ou plus, avec 10% de
chances qu'elle soit de 6° à la fin du siècle.
"Diable, nous prenons une assurance incendie sur
une base de 1% de chances", dit il. "Si nous
devons être opposé au risque, nous ne pouvons
écarter la possibilité d'écarts
inhabituels potentiellement catastrophiques, et ceci
inclut l'effondrement des banquises du Groenland et
de l'Antarctique de l'ouest, des extinctions massives
d'espèces, l'intensification des ouragans et
toutes ces choses. Il y a au moins 10% de chances que
ça se produise. Et ceci est pour moi un risque
trop élevé pour la société.
Mon jugement de valeur quand vous parlez du système
de maintien de la vie au niveau planétaire est
que 10%, mon dieu, c'est la roulette russe avec un Luger". |