Source: The Independent (31 octobre 2004) https://news.independent.co.uk/uk/environment/story.jsp?story=577855
(payant) ou https://www.rense.com/general59/pump.htm
Des propositions pour stocker
des dizaines de millions de tonnes de dioxyde de carbone
sous le fond marin vont être dévoilées
demain dans une tentative spectaculaire pour s'attaquer
au réchauffement global.
Elliot Morley, le ministre de l'environnement, demandera
aux principales nations industrialisés de soutenir
un projet pour développer des réservoirs
souterrains de dioxyde de carbone à travers le
monde en utilisant des champs de pétroles épuisés
et d'anciennes sources d'eau.
Les ministres croient que la proposition - qui a rendu
furieux certains environnementalistes - est devenue
urgente à cause des dernières études
scientifiques, qui avertissent que les
effets du changement de climat s'intensifient et posent
de nouveaux problèmes pour l'environnement.
Le responsable scientifique du gouvernement, le professeur
David King, a averti récemment ce mois ci qu'il
y a eu une hausse soudaine et inexpliquée du
niveau de CO2 dans l'atmosphère durant les deux
dernières années - risquant une augmentation
soudaine du réchauffement global.
Les experts qui soutiennent la proposition prétendent
que, techniquement, la Grande-Bretagne pourrait stocker
toutes ses émissions de carbone pendant plus
de 100 ans dans les champs de pétrole et de gaz
épuisés de la Mer du Nord. Dans le monde,
des projets similaires
pourraient théoriquement contenir toutes les
émissions de carbone d'origine humaine.
La technique révolutionnaire nécessite
le pompage du dioxyde de carbone liquéfié
à haute pression des endroits tels que les centrales
électriques au charbon et au gaz dans des tuyaux
vers le fond de la mer.
Les ministres sont optimistes sur le fait que la proposition
sera soutenue parce que la
technique est déjà testée dans
la Mer du Nord par la Norvège et par le gouvernement
états-unien.
Blake Lee Harwood, directeur de campagne de Greenpeace
a déclaré: "c'est
la grosse excuse que les géants du pétrole
comme Exxon et Texaco recherchent pour éviter
d'avoir à faire quoi que ce soit au sujet du
réchauffement global. Ils vont danser de joie
à la perspective d'un élan international
dans cette direction". |
Source: The Guardian (3 novembre 2004) https://www.guardian.co.uk/climatechange/story/0,12374,1036113,00.html
Des millions de tonnes de dioxyde de carbone, gaz à
effet de serre polluant, pourraient être transportés
des centrales qui en produisent et déversés
sous la Mer du Nord, d'après un projet controversé
examiné par les ministres.
Un rapport devant être publié ce mois
ci par des scientifiques du gouvernement annonce que
le plan pourrait être la seule façon pour
la Grande-Bretagne d'atteindre ses cibles ambitieuses
sur la réduction des émissions de dioxyde
de carbone.
Brian Morris, adjoint de l'unité sur les carburants
fossiles plus propres au Département du Commerce
et de l'Industrie qui a aidé à préparer
ce rapport, a déclaré au Guardian: "Nous
nous sommes concentré spécifiquement sur
le stockage sous la Mer du Nord parce que nous pensons
que politiquement il serait trop délicat de parler
de le faire sur les terres".
Le rapport envisage de pomper profondément le
CO2 dans les strates géologiques sous la Mer
du Nord, peut être dans les champs épuisés
de gaz dans la partie sud et dans les champs de pétrole
dans la partie nord.
Les propositions britanniques font partie d'un effort
mondial croissant pour savoir si la technologie, appelée
séquestration du carbone, pourrait fonctionner.
Le gouvernement états-unien
investit des milliards de dollars dans le procédé,
qu'il voit comme un moyen de continuer à utiliser
ses stocks abondants de charbon pour produire de l'électricité
tout en évitant les critiques politiques et scientifiques
au sujet de la pollution générée.
"Il y a de réelles inquiétudes si
nous mettons ce truc là pour des milliers d'années,
qu'est ce qui se passe s'il y a des fuites?" dit
Nick Riley, un expert de l'Étude Géologique
Britannique et un membre du groupe de travail du Département
du Commerce et de l'Industrie. "C'est une inquiétude
légitime. Personne ne comprend complètement
ce que seraient les implications de fuites dans le milieu
marin".
La seule étude mondiale à grande échelle
sur la séquestration du carbone dans l'océan
est menée par la société norvégienne
Statoil (site,
en anglais), également dans la Mer du Nord. Depuis
1996 la société pompe du dioxyde de carbone
dans une couche de grès environ 900 mètres
sous le fond marin. La bulle en résultant contient
maintenant 6 millions de tonnes de dioxyde de carbone,
et les scientifiques disent qu'il n'y a pas trace de
fuite.
"Nous devons garantir
que ceci n'arrivera pas, pas seulement pendant 10 ans,
pas seulement pendant 100 ans, et pas seulement pendant
un millier d'années, mais pendant des dizaines
de milliers d'années" dit Roger Higman
des Amis de la Terre. "Il est difficile de savoir
avec certitude que quelque chose n'arrivera pas pendant
5000 ans, c'est donc un projet risqué de par
sa nature. Pendant ce temps ceci nous détourne
du problème fondamental, qui est que nous devons
réduire nos émissions".
Il y aurait également des inquiétudes
sur la planification du réseau de pipeline. Bien
que le dioxyde de carbone ne soit pas inflammable ou
particulièrement toxique, des
dégagements en grande quantité peuvent
être un danger parce que le gaz dense tend à
raser le sol. Plus de 1700 personnes sont mortes en
1986, beaucoup d'entre elles asphyxiées dans
leur sommeil, quand un énorme nuage de dioxyde
de carbone produit naturellement s'est échappé
du lac Nyos au Cameroun. |