Commission sur les implications politiques du réchauffement
dû aux gaz à effet de serre
Comité de la Science, Géoingénierie
et Politique générale
Académie Nationale des Sciences
Académie Nationale d'Ingénierie
Institut de Médecine
Académie Nationale de la Presse
Washington, D.C. 1992
Page
849
Cette étude a été conduite sous
les auspices du Comité de la Science, Géoingénierie
et Politique générale, une unité
du conseil de l'Académie Nationale des Sciences,
de l'Académie Nationale d'Ingénierie et
de l'Institut de Médecine. Cette étude
a impliqué presque 50 experts, incluant des scientifiques
aussi bien que des individus ayant de l'expérience
gouvernementale, l'industrie privée et des organismes
d'intérêt public.
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858
Liste des experts ayant participé au rapport |
Page
54
Les options de géoingénierie dans cette
analyse préalable comprennent plusieurs moyens
de réduire les augmentations de température
par le masquage de la
lumière solaire (par exemple des miroirs
dans l'espace, de la poudre
dans la stratosphère, de multiples ballons,
de la suie dans la stratosphère
et la stimulation du noyau de condensation des nuages)
aussi bien que la stimulation de l'assimilation de CO2
par les océans.
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55
Mesures pour améliorer l'efficacité de
l'utilisation de l'électricité
Surface/végétations blanches
Réduire l'utilisation de l'air conditionné
et l'effet d'îlot de chaleur en milieu urbain
de 25% en plantant de la végétation et
en peignant 50% des toits
des habitations en blanc.
Éclairage résidentiel
Réduire la consommation d'énergie de 50%
dans toutes les résidences en remplaçant
l'éclairage incandescent (2.5 ampoules à
l'intérieur et 1 à l'extérieur
par résidence) par des ampoules fluorescentes
compactes.
Eau chaude résidentielle
Améliorer l'efficacité des réservoirs
de 40 à 70%, augmenter l'isolation, utiliser
des appareils à faible débit et des systèmes
de chauffage alternatifs.
Eau chaude commerciale
Améliorer l'efficacité de 40 à
60% par les mesures indiquées ci-dessus, par
des pompes à chaleur et des systèmes de
récupération de chaleur.
Cuisson commerciale
Utiliser plus de matériaux isolants, améliorer
l'étanchéité et les éléments
chauffants, utiliser des plateaux réfléchissants
et d'autres mesures pour améliorer l'efficacité
de 20 à 30%.
Climatisation commerciale
Utiliser des pompes à chaleur améliorées,
des rafraichisseurs, améliorer le traitement
des vitres et d'autres mesures pour réduire l'énergie
de 30 à 70%.
Réfrigération commerciale
Améliorer l'efficacité de 20 à
40% avec des compresseurs améliorés, das
barrières d'air, des boites pour la nourriture
et d'autres mesures.
Appareils ménagers résidentiels
Améliorer l'efficacité des réfrigérateurs
et des lave-vaisselles de 10 à 30% par l'implémentation
de nouveaux standards pour la réfrigération
et l'utilisation de cycles de séchage à
froid dans les lave-vaisselles.
Chauffage résidentiel
Réduire la consommation d'énergie de 40
à 60% par l'amélioration et l'augmentation
de l'isolation, le traitement des fenêtres et
des joints d'isolation ainsi qu'utiliser davantage de
pompes à chaleur et de chauffage solaire.
Chauffage commercial et industriel
Réduire la consommation d'énergie de 20
à 30% en utilisant des mesures similaires au
chauffage résidentiel
Ventilation commerciale
Améliorer l'efficacité de 30 à
50% par de meilleurs systèmes de distribution,
des moteurs plus efficaces et d'autres mesures variées.
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56
Efficacité du gaz et du pétrole
Réduire l'utilisation résidentielle et
commerciale des combustibles fossiles de 50% par des
mesures similaires à celles citées dans
efficacité de l'utilisation de l'électricité.
Changement de source énergétique
Améliorer l'efficacité globale de 60 à
70% en passant au chauffage par le gaz à la place
du chauffage par résistances électriques
dans 10% des bâtiments.
Gestion de l'énergie industrielle
Co-génération
Remplacer les systèmes énergétiques
existants par 25000 Mw d'usines de co-génération
pour produire simultanément de la chaleur et
de l'électricité.
Efficacité de l'électricité
Améliorer l'efficacité de l'électricité
jusqu'à 30% par l'utilisation de moteurs et d'éclairages
plus efficaces et par la modification de procédés
industriels.
Efficacité du pétrole
Réduire la consommation de pétrole jusqu'à
30% par la gestion améliorée de l'énergie,
la récupération de chaleur, la modification
des chaudières et d'autres améliorations
des procédés industriels.
Changement de source énergétique
Transférer 0.6 quads de la consommation de charbon
dans les usines vers le gaz naturel ou le pétrole.
Nouveaux procédés technologiques
Améliorer le recyclage et réduire la consommation
d'énergie principalement dans la production de
métaux, de pâte à papier, de produits
chimiques et dans les raffineries de pétrole
par des procédés innovants moins consommateurs
d'énergie.
Gestion de l'énergie dans les transports
Efficacité des véhicules
Véhicules légers
Utiliser les technologies pour améliorer la consommation
à 9.5l/100Km sans changement dans la flotte existante.
Améliorer la consommation à 6.5l/100Km
par des mesures qui nécessitent des changements
dans la flotte existante tels que la réduction
du poids.
Camions
Utiliser des mesures similaires à celles des
véhicules légers pour améliorer
l'efficacité à 17l/100Km.
Avions
Améliorer les turbines et d'autres technologies
pour améliorer l'efficacité de 20% pour
obtenir 21 à 23 sièges-Km par litre.
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57
Énergies alternatives
Méthanol provenant de la biomasse
Remplacer tous les véhicules à essence
par ceux qui utilisent du méthanol produit à
partir de la biomasse.
Hydrogène provenant de carburants non fossiles
Remplacer l'essence par de l'hydrogène créé
à partir d'électricité provenant
de combustibles non fossiles.
Électricité provenant de carburants non
fossiles
Utiliser de l'électricité provenant de
carburants non fossiles tels que l'énergie nucléaire
et solaire directement dans les véhicules.
Gestion des transports
Réduire l'utilisation de la voiture par une seule
personne en éliminant 25% des places de parking
fournies par les employeurs et instaurer une taxe sur
l'espace restant pour réduire encore l'utilisation
de 15%.
Fourniture d'électricité et de carburant
Amélioration des bilans énergétiques
Améliorer les bilans énergétiques
(efficacité) des usines existantes jusqu'à
4% par des opérations d'amélioration et
de maintenance.
Charbon
Améliorer l'efficacité thermique globale
des centrales à charbon de 10% par l'utilisation
de cycles de gazéification combinés intégrés,
des lits fluidisés pressurisés et des
systèmes améliorés de combustion
de charbon pulvérisé.
Gaz naturel
Remplacer toute les centrales alimentées par
des combustibles fossiles par des systèmes à
cycles combinés de turbines à gaz pour
à la fois améliorer l'efficacité
thermique des systèmes à combustion par
gaz actuels et remplacer les combustibles fossiles tels
que le charbon et le pétrole qui génèrent
plus de CO2 que le gaz naturel.
Nucléaire
Remplacer toute les centrales alimentées par
des combustibles fossiles par des centrales nucléaires
tels que des réacteurs à eau légère.
Hydro-électricité
Remplacer les centrales alimentées par des combustibles
fossiles par une capacité de génération
hydroélectrique de 2 quads.
Géothermie
Remplacer les centrales alimentées par des combustibles
fossiles par une capacité potentielle de génération
géothermique de 3.5 quads.
Biomasse
Remplacer les centrales alimentées par des combustibles
fossiles par une génération à partir
de la biomasse de 2.4 quads.
Cellules solaires photovoltaïques
Remplacer les centrales alimentées par des combustibles
fossiles par une capacité potentielle de génération
photovoltaïque de 2.5 quads.
Solaire thermique
Remplacer les centrales alimentées par des combustibles
fossiles par une capacité potentielle de génération
thermique de 2.6 quads.
Page
58
Éolien
Remplacer les centrales alimentées par des combustibles
fossiles par une capacité potentielle de génération
éolienne de 5.3 quads.
Élimination du CO2
Collecter et se débarrasser
de tout le CO2 généré par les centrales
alimentées par des combustibles fossiles au fond
de l'océan ou dans des puits de gaz ou de pétrole
épuisés.
Réduction des émissions non dues à
l'énergie
Halo carbones
Substituts
Modifier ou remplacer les équipements existants
pour utiliser des matériaux sans CFC dans les
nettoyants et les agents d'expansion, dans les bombes
aérosol et dans les réfrigérants.
Protection
Améliorer les équipements et former le
personnel pour améliorer la protection et le
recyclage des matériaux à base de CFC.
Aérosols HCFC/HFC
Substituer les agents de nettoyage et d'expansion et
les aérosols par des substituts de fluorocarbone.
Réfrigérants HFC
Ré équiper ou remplacer les réfrigérants
existants par des substituts de fluorocarbone.
Climatiseurs automobiles HFC
Remplacer les climatiseurs automobiles existants par
des équipements qui utilisent des substituts
de fluorocarbone.
Appareils ménagers HFC
Remplacer tous les réfrigérateurs domestiques
par ceux utilisant des substituts de fluorocarbone.
Autres réfrigérants HFC
Remplacer les équipements de réfrigération
commerciaux tels que ceux utilisés dans les supermarchés
et les transports par ceux utilisant des substituts
de fluorocarbone.
Isolation des appareils ménagers HCFC/HFC
Remplacer l'isolation des réfrigérateurs
domestiques par des substituts de fluorocarbone.
Agriculture domestique
Riz
Éliminer toute
la production de riz
Animaux ruminants
Réduire la production
d'animaux ruminants de 25%
Engrais azotés
Réduire l'utilisation d'engrais azotés
de 5%
Collecte des gaz des décharges
Réduire la génération de gaz des
décharges de 60 à 65% par la collecte
et le brûlage ou par des systèmes de récupération
d'énergie.
Géoingénierie
Reforestation
Replanter 28.7 millions d'hectares sur des terres dédiées
à des cultures économiquement ou écologiquement
marginales, des pâturages et des terres forestières
non fédérales pour séquestrer 10%
des émissions américaines de CO2.
Page
59
Masquage de la lumière solaire
-Miroirs dans l'espace
Placer 50000 miroirs de 100 Km2 dans l'orbite de la
terre pour réfléchir la lumière
solaire.
-Poudre dans la stratosphère
Utiliser des canons ou
des ballons pour maintenir un nuage de poudre dans la
stratosphère pour augmenter la réflexion
de la lumière solaire.
-Bulles dans la stratosphère
Placer des milliards de ballons aluminés remplis
d'hydrogène dans la stratosphère pour
fournir un écran réfléchissant.
-Poudre dans les couches basses de la stratosphère
Utiliser des avions pour
maintenir un nuage de poudre dans les couches basses
de la stratosphère pour réfléchir
la lumière solaire.
-Suie dans les couches basses de la stratosphère
Diminuer l'efficacité
de la combustion des moteurs d'avions volant dans les
couches basses de la stratosphère pour maintenir
un nuage mince de suie pour intercepter la lumière
solaire.
-Stimulation des nuages
Brûler du soufre dans des bateaux ou des usines
de production d'électricité pour former
un aérosol de sulfate pour stimuler des nuages
bas océaniques supplémentaires pour réfléchir
la lumière solaire.
-Stimulation de la biomasse océanique
Placer du fer dans les
océans pour stimuler la génération
de phytoplancton absorbeur de CO2.
-Suppression du CFC dans l'atmosphère
Utiliser des lasers pour désintégrer le
CFC dans l'atmosphère.
Les options de géoingénierie semblent
techniquement faisables en terme d'effets de refroidissement
et de coûts sur la base des informations préalables
disponibles. Mais des
études supplémentaires considérables
seront nécessaires pour évaluer leurs
effets collatéraux, y compris les réactions
chimiques que les particules introduites dans l'atmosphère
pourraient causer ou altérer.
Les options de géoingénierie ont le potentiel
d'affecter le réchauffement dû au gaz à
effet de serre sur une échelle substantielle.
Cependant, précisément parce qu'elles
pourraient le faire, et parce que le système
climatique et sa chimie sont mal compris, ces
options doivent être...
Page
60
...considérées
extrêmement prudemment. Nous devons en
savoir plus à leur sujet parce que les mesures
de ce genre pourraient être cruciales si le réchauffement
dû aux gaz à effet de serre se produit,
spécialement si la sensibilité du climat
se trouve être dans la partie supérieure
de la fourchette considérée dans cette
étude. Les efforts des sociétés
pour restreindre leurs émissions de gaz à
effet de serre pourraient être politiquement infaisables
à l'échelle globale, ou pourraient échouer.
Dans cette éventualité, d'autres options
pourraient être incapables de contrer les effets
et des stratégies de géoingénierie
pourraient être nécessaire. Certaines de
ces options sont relativement peu coûteuses à
mettre en oeuvre, mais toutes
comportent une large part d'inconnu en ce qui concerne
les effets collatéraux sur l'environnement. Elles
ne devraient pas être implémentées
sans une appréciation minutieuse de leurs conséquences
directes ou indirectes.
Comparaison des options d'atténuation sélectionnées
aux États-Unis |
|
Option d'atténuation |
Coût net d'implémentation |
Réduction potentielle des émissions
(en tonnes de CO2 équivalent par an) |
|
Efficacité énergétique
des batiments |
Bénéfice net |
900 millions |
|
Efficacité des véhicules
(sans modification de la flotte) |
Bénéfice net |
300 millions |
|
Gestion de l'énergie industrielle |
Bénéfice net à faible coût |
500 millions |
|
Gestion du système de transport |
Bénéfice net à faible coût |
50 millions |
|
Amélioration du taux de chauffage
des centrales électriques |
Bénéfice net à faible coût |
50 millions |
|
Collecte du gaz des décharges |
Faible coût |
200 millions |
|
Réduction de l'usage des CFC/halocarbones |
Faible coût |
1400 millions |
|
Agriculture |
Faible coût |
200 millions |
|
Reforestation |
Coût faible à modéré |
200 millions |
|
Fourniture d'électricité |
Coût faible à modéré |
1000 millions |
|
|
Page
61
Classement des options d'atténuation par géoingénierie
en fonction du rapport prix/efficacité |
|
Option d'atténuation |
Coût net d'implémentation |
Réduction potentielle des émissions
(en tonnes de CO2 équivalent par an) |
|
Suie dans l'atmosphère basse |
Faible |
8 à 25 milliards |
|
Poudre dans la stratosphère basse,
distribution par avion |
Faible |
8 à 80 milliards |
|
Poudre dans la stratosphère,
distribution par canons ou ballons |
Faible |
4000 milliards
ou quantité désirée |
|
Nuages stimulés par l'apport de noyaux
de condensation de nuages |
Faible |
4000 milliards
ou quantité désirée |
|
Stimulation de la biomasse des
océans par du fer |
Faible à modéré |
7000 milliards
ou quantité désirée |
|
Bulles dans la stratosphère
(ballons multiples) |
Faible à modéré |
4000 milliards
ou quantité désirée |
|
Miroirs dans l'espace |
Faible à modéré |
4000 milliards
ou quantité désirée |
|
Suppression des CFC de l'atmosphère |
Inconnu |
Inconnu |
|
|
La faisabilité et les effets annexes possibles
de ces options de géoingénierie sont mal
compris. Leur effet possible sur le système climatique
et sa chimie nécessitent considérablement
plus d'études et de recherches. Elles
ne devraient pas être implémentées
sans une appréciation minutieuse de leurs conséquences
directes ou indirectes.
Page
65
La position des États-Unis, en tant que plus
gros émetteur de gaz à effet de serre,
signifie que des actions dans le reste du monde seront
efficaces seulement si les États-Unis y prennent
leur part.
La croissance de la population ou l'augmentation de
l'activité économique peuvent augmenter
les émissions de gaz à effet de serre.
Même avec une progression technologique rapide,
diminuer la croissance
globale de la population est une composante nécessaire
pour le contrôle à long terme des émissions
de gaz à effet de serre. Bien que ce ne
soit pas coûteux financièrement, c'est
un sujet difficile avec d'autres obstacles politiques,
sociaux et idéologiques.
Page
68
Le comité conclut qu'étant donné
les incertitudes considérables sur notre connaissance
du phénomène concerné, le
réchauffement dû aux gaz à effet
de serre constitue une menace potentielle suffisante
pour mériter une réaction rapide.
Page
81
Plusieurs options de géoingénierie semblent
avoir un potentiel considérable pour compenser
le réchauffement global et sont beaucoup
moins coûteuses que les autres options considérées.
Parce que ces options ont le potentiel d'affecter le
renforcement du rayonnement de la planète, parce
que certaines d'entre elles causent ou altèrent
variété de réactions chimiques
dans l'atmosphère, et parce que le système
climatique est mal compris, de
telles options doivent être considérées
extrêmement prudemment.
Page
82
Le premier groupe d'options de géoingénierie
fait écran aux radiations solaires au moyen de
poussières ou de suie en orbite autour de la
terre ou dans l'atmosphère. Le second groupe
change l'abondance des nuages en augmentant les noyaux
de condensation de nuages au moyen d'émissions
soigneusement contrôlées de particules
de matière. Malgré son potentiel théorique,
il y a des indices convaincants que l'option des particules
stratosphériques contribue à la diminution
de la couche d'ozone. L'option des particules stratosphériques
devrait être entreprise seulement dans des conditions
extrêmes ou si des recherches et développements
additionnels suppriment les inquiétudes au sujet
de ce problème. L'option de stimulation de nuages
devrait être davantage examinée et pourrait
être entreprise si les inquiétudes au sujet
des pluies acides pouvaient être gérées
par le choix des matériaux pour les noyaux de
condensation de nuages ou par la gestion minutieuse
du système. Le troisième groupe augmente
l'absorption de CO2 par les océans en stimulant
la croissance d'organismes biologiques. Le comité
recommande que des recherches soient entreprises pour
améliorer la compréhension à la
fois du potentiel de ces options pour compenser le réchauffement
global et de leurs effets annexes possibles. De telles
estimations devraient impliquer la coopération
internationale. Ceci
n'est pas une recommandation pour implémenter
ces options maintenant.
Le contrôle de l'accroissement de la population
a le potentiel d'apporter une contribution majeure sur
l'augmentation du niveau de vie et d'atténuer
les problèmes tels que le réchauffement
global. Les États-Unis devraient reprendre leur
participation dans les programmes internationaux pour
réduire la croissance
de la population et devraient y contribuer de
façon financière entre autres.
Page
145
Bien que les émissions vont indiscutablement
continuer après 2030 et contribueront davantage
au changement de climat, la procédure présentée
dans ce chapitre est limitée aux quelques prochaines
dizaines d'années. À la fois à
cause des difficultés pour produire des projections
crédibles au-delà de cette période,
et à cause de l'importance accordée par
le comité sur des actions pratiques qui peuvent
être entreprises maintenant. L'action ou l'inaction
pendant cette période aura certainement des implications
à plus long terme qui méritent attention
dans les considérations plus larges sur le développement
durable. De plus, cet intervalle a été
choisi parce que 2030 est à peu près le
moment où la limite haute du scénario
de l'IPCC (GIEC, Groupe d’Experts Intergouvernemental
sur l’Évolution du Climat) suggère
que l'équivalent d'un doublement de la concentration
de CO2 par rapport à la période pré-industrielle
pourrait se produire si des actions minimales sont entreprise
(ou non) pour limiter l'augmentation récente
des émissions de gaz à effet de serre.
Page
151
Notez cependant qu'une réduction de 25 à
50% des émissions durant la période 1990-2030
entraînera quand même une augmentation plutôt
substantielle du flux radiatif (et finalement du changement
de température).
Page
194
L'incertitude ne peut être ignorée en répondant
au réchauffement dû aux gaz à effet
de serre. Les erreurs
d'en faire trop peuvent avoir autant de conséquences
que les erreurs d'en faire trop peu; L'erreur d'essayer
de résoudre le mauvais problème est aussi
probable que l'erreur de ne pas agir.
Page
433
Dans ce chapitre sont considérées un certain
nombre d'options de "géoingénierie".
Ce sont des options qui impliqueraient l'ingénierie
de notre environnement à grande échelle
afin de combattre ou de contrer les effets des changements
dans la chimie atmosphérique. La plupart de ces
options sont en rapport avec la possibilité de
compenser l'augmentation de la température, causée
par l'augmentation des gaz à effet de serre,
en réfléchissant ou éparpillant
une fraction de la lumière solaire. D'autres
possibilités de géoingénierie incluent
la reforestation des États-Unis pour augmenter
le stockage du carbone dans la végétation,
la stimulation de l'augmentation de la biomasse océanique
comme moyen d'augmentation du stockage et de séquestration
naturelle du carbone dans les océans, réduisant
le CO2 par absorption directe, et la diminution des
halocarbones atmosphériques par destruction directe.
Il est important de reconnaître que nous sommes
actuellement impliqués dans un grand projet involontaire
de "géoingénierie" pour altérer
la chimie atmosphérique et il ne semble pas inapproprié
de se demander s'il n'y a pas de contre mesures qui
pourraient être implémentées contre
les effets négatifs.
Notre projet involontaire actuel de "géoingénierie"
implique une grande incertitude et de grands risques.
Les mesures actives de neutralisation doivent être
évaluées mais ne
devraient pas être implémentées
sans une compréhension globale des effets directs
et des effets collatéraux potentiels, des problèmes
éthiques et des risques. Certaines ont
le mérite de se situer dans la gamme d'expériences
actuelles à court terme, et d'autres pourraient
être arrêtées si
des effets non voulus se produisent.
La plupart de ces idées ont été
proposées auparavant, et les références
sont citées dans le texte. Le comité fournit
ici une ébauche des systèmes possibles
et une estimation approximative du coût de leur
implémentation.
Les analyses dans ce chapitre doivent être considérées
comme une exploration de leur crédibilité
dans le sens où il est fournit des réponses
préliminaires à deux questions et encourage
l'examen d'une troisième.
|