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Paris (AFP) - Pour lutter contre le réchauffement
climatique, le spécialiste de la couche d'ozone
Paul Crutzen, prix Nobel de chimie, propose de larguer
un million de tonnes de soufre dans l'atmosphère,
dans un entretien publié dans le numéro
de juillet-août de la revue "La Recherche".
Pour le chercheur néerlandais, aujourd'hui âgé
de 72 ans, il s'agirait là d'une "solution
d'urgence, au cas où le réchauffement
climatique se révélerait plus brutal que
prévu". Il faudrait alors déployer
des particules de sulfates dans l'atmosphère
pour que celles-ci, en réfléchissant les
rayons du Soleil, entraînent en quelques années
une réduction de la température moyenne
du globe. Concrètement, précise-t-il,
"il s'agit de larguer au moins un million de tonnes
de soufre ou de sulfure d'hydrogène dans la stratosphère,
la couche de l'atmosphère située entre
10 et 50 kilomètres d'altitude, à l'aide
de ballons. Une fois à ce niveau, ces composés
sont brûlés de manière à
obtenir du dioxyde de soufre, lequel est ensuite converti
en particules de sulfate de moins d'un micromètre
(un millionième de mètre) de diamètre".
"Cette idée, reconnaît le Pr Crutzen,
n'est pas nouvelle. Elle a été discutée
il y a une trentaine d'années par le scientifique
russe Mikhaïl Budyko. Mais il me semble important
de l'étudier désormais car tout ne peut
être prévu en matière de climat.
Il est possible que nous ayons sous-estimé le
réchauffement climatique à venir."
"Nous devrions avoir une discussion sans hystérie
sur cette question d'influencer artificiellement le
climat", ajoute le professeur honoraire à
l'université de Mayence (Allemagne) et à
l'institut américain d'océanologie Scripps,
à San Diego. Ses propos figurent dans un dossier
de "La Recherche" consacré au changement
climatique.
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