8 décembre 2007
Par Hélène Crié-Wiesner, écrivain,
spécialisée en environnement
"Vous avez tous vu les panaches blancs laissés
par les avions volant très haut."
-Non, justement, en général personne
ne regarde le ciel
"Elles sont très présentes sur le
Net américain... nombreux sont ceux qui ont entendu
parler du mystère des chemtrails et possèdent
une vague opinion sur le sujet. Lequel ne semble pas
encore avoir, pour l’instant, franchi l’Atlantique."
-Trop drôle
"Les scientifiques indépendants, c’est
à dire n’ayant de lien ni avec l’armée,
ni avec le gouvernement, possédant à la
fois une expertise sur les choses de l’atmosphère
et de l’aviation, ne sont pas légion. J’ai
contacté deux ultra-spécialistes, un Français
et un Américain, qui n’ont pas encore eu
le temps de répondre."
-Une semaine après la publication de l'article
ils n'ont toujours rien à dire
"Une enquête rapide (l’info nous a
été signalée il y a quelques jours)
n’a malheureusement pas permis d’aller bien
loin."
-Spécialisée en environnement et n'en
avait jamais entendu parler
"Tentatives de modification du climat, et notamment
de réduction de l’effet de serre: des ingénieurs
proposent régulièrement des méthodes
de bio-ingénierie (lire
l'article du NouvelObs.com) pour l’enrayer"
-Pourquoi répéter le mot bio-ingénierie
qui dans l'article fait référence aux
épandages de fer dans l'océan et qui n'apparaît
qu'une seule fois alors que le mot géo-ingénierie
y apparaît 5 fois?
"Pour finir, je vous livre la réaction
d’un scientifique de Duke University, Roni Avissar,
que j’ai interrogé eu égard à
ses compétences de spécialiste des polluants
atmosphériques et de pilote d’hélicoptère:
"En gros, le gouvernement ne fait RIEN à
propos des changements climatiques, il lui est plus
facile de rester passif. Si cette histoire de chemtrails
était vraie, cela supposerait un réel
effort d’intervention de sa part par rapport au
climat, et franchement, j’ai du mal à le
croire.""
-Le gouvernement dit le contraire
Voir article:
5 septembre 2002, "les États-Unis sont engagés
dans des actions pour satisfaire les défis environnementaux,
y compris le changement climatique global, et pas seulement
dans des rhétoriques", a dit Colin Powell.
"Nous sommes engagés dans un programme de
plusieurs milliards de dollars pour développer
et déployer des technologies de pointe pour atténuer
l'effet des gaz à effet de serre".
Quelques uns des commentaires:
https://www.rue89.com/2007/12/08/panaches-davions-chimiques-un-complot-a-la-mode?page=1#commentaires
X
Je suis surpris que vous puissiez affirmer que cette
théorie fumeuse n’a pas encore traversé
l’Atlantique. Ça fait des années
qu’en en entend parler! Je m’interroge,
par ailleurs, sur le but que vous recherchez en relayant
de telle sottises.
Hélène Crié-Wiesner
Qui est ce "on" qui en entend parler depuis
des années? Quelques uns, sans doute. Mais allez
faire un tour sur la toile française, vous ne
trouverez pas grand-chose, je veux dire: en comparaison
de la toile US.
-On peut se poser des questions sur sa connaissance
d'internet
https://www.rue89.com/2007/12/08/panaches-davions-chimiques-un-complot-a-la-mode?page=2#commentaires
Hélène Crié-Wiesner
Je vais être très franche (je l'ai déjà
été dans l'article): ce papier est le
résultat d'une "enquête rapide"
(qui m'a tout de même pris deux jours, car si
je lis correctement l'anglais, je ne suis pas non plus
bilingue), essentiellement conduite sur le net
-2 jours sans trouver un seul site français
X
Une question : pourquoi le terme "géoingénierie"
est il tabou? Est-ce une discipline qui existe, qui
est étudiée, ou non? Dans quelle(s) école(s)?
Merci.
Hélène Crié-Wiesner
Excusez-moi, je ne comprends pas votre question. Voulez-vous
parler de "bio-ingéniérie" ou
vraiment de "géo-ingénierie"?
Qu'entendez-vous par là?
-Trop fort, 2 jours de recherche sur le sujet sans
savoir ce qu'est la géoingénierie, bien
que l'article du Nouvel Observateur qui contient 5 fois
ce mot dans un article de 7 paragraphes soit cité
X
Connaissez-vous la géoingénierie? En quoi
consiste la géoingénierie? Où est-elle
étudiée?
Y (Journaliste scientifique)
C'est écrit dessus: géo = terre, ingénierie,
il vous faut un dessin? Il est où le complot?
Par exemple, quand on commencera à "séquestrer
du carbone" massivement, on fera de la géoingénierie,
je suppose.
-Un "journaliste scientifique" qui ne sait
pas qu'on séquestre déjà des milliards
de tonnes de carbone, même
si on en parle sur France 2
https://www.rue89.com/2007/12/08/panaches-davions-chimiques-un-complot-a-la-mode?page=3#commentaires
X (Enseignant retraité)
Si donc les traînées de condensation n'étaient
pas de l'eau (très pure à ces altitudes),
alors il faudrait que ce soit un produit largué
par l'avion au rythme minimum (vu l'ampleur du voile)
de 10kg par seconde. Au bout d'une heure de vol, l'avion
de ligne avec ses passagers et leurs bagages dans la
soute aurait largué (d'un réservoir situé
où) au moins 36 TONNES du dit produit! Une liaison
New-York-Paris exigerait ainsi pas loin de 300 tonnes
de poudre ou de liquide: l'avion n'aurait pas pu décoller
avec une telle charge!!! Cela sans même compter
la théorie de camions venant livrer clandestinement
sur l'aéroport le produit confectionné
clandestinement bien sûr par une usine chimique
située on ne sait où.
La messe est dite: les "chemtrails" n'existent
pas.
-Cerveau retraité aussi. Suivez bien ce raisonnement
stupide typique des gens qui refusent de se poser des
questions et que vous risquez d'entendre à nouveau:
Les avions laissent des traînées de centaines
de kilomètres de long, c'est normal et ils ne
relâchent RIEN
Mais si c'est intentionnel, il faudrait relâcher
des dizaines de tonnes par heure POUR OBTENIR EXACTEMENT
LE MÊME RÉSULTAT QU'AVEC RIEN
X (Directeur de recherche au CNRS)
Mais l'idée qu'il y aurait *déjà*
des expériences menées sur le climat,
ou sur les propriétés électromagnétiques
de l'environnement paraît tout à fait invraisemblable.
-Quand on ne connait absolument rien sur le sujet on
se tait
Je ne sais pas si on peut oberver objectivement l'accroissement
du nombre de traces larges et persistantes. Si c'était
le cas, cela pourrait peut-être montrer de façon
visible, que l'état de l'atmosphère a
changé. En effet, l'accroissement de l'effet
de serre conduit au réchauffement de la basse
atmosphère et au refroidissement de la haute
atmosphère.
-Source? Les scientifiques disent le contraire: "les
données satellite et les données de ballons
indépendants confirment que le réchauffement
atmosphérique n'excède pas celui de la
surface. Les modèles de gaz à effet de
serre, par contre, exigent que les valeurs des tendances
atmosphériques soient 2 à 3 fois plus
grandes."
Voir article: le
réchauffement climatique est naturel et ne montre
aucune influence humaine
Je ne suis pas spécialiste du climat, mais
mathématicienne appliquée, ce qui m'a
donné l'occasion de côtoyer des scientifiques
d'origines variées avec qui j'ai collaboré:
mécanique des solides, électromagnétisme
et neurophysiologie sont les principaux domaines d'application
qui m'ont intéressée.
-est-il possible matériellement de disperser
d'autres produits, et que ce soit visible depuis le
sol? Un contributeur a indiqué qu'il faudrait
diffuser dix kilos de matière par seconde, que
ça représente 36 tonnes par heure, c'est
à dire quelque chose de pas du tout discret.
Le prix de 100 grammes de baryum, c'est 55 dollars.
Si on dissipe 10 kg de baryum par seconde pendant une
heure, ça fait 36 tonnes de baryum par heure
et ça va coûter, rien qu'en matière
première, 55 x 100 x 3600=19800000 dollars.
Pour emporter 36 tonnes, il faut au moins un Boeing
757 ou un Airbus A300.
Supposons que cette opération ait lieu dix mille
fois par an (une petite trentaine de fois par jour),
cela représente un coût de 198 milliards
de dollars, et 360000 tonnes de baryum, sans doute sous
la forme de baryte, parce que le baryum est fortement
réactif. Sans compter le coût des vols.
360000 tonnes de baryte, c'est peu devant la production
annuelle qui est de l'ordre de 6 millions de tonnes.
Ça devrait cependant commencer à se remarquer,
parce qu'il s'agirait alors de 6% de la production annuelle.
Mais ça ne peut pas être vraiment discret
de mettre 36 tonnes de baryte dans des avions, et cela
10000 fois par an. Certes, on met de la baryte dans
les avions, puisque cela sert principalement pour alourdir
les boues servant aux forages pétroliers. Mais
je suppose que les circuits de baryte servant dans ce
but sont bien délimités. En détourner
6%, ça devrait se voir.
Le budget du Pentagone, en 2007, était de 533
milliards de dollars. Donc il y aurait plus du tiers
du budget du Pentagone consacré à cela?
Ou 8% du budget fédéral états-unien?
Ça paraît difficile que cela ne se voie
pas.
-On reprend le raisonnement stupide précédent
et on y ajoute des données grotesques pour manipuler
le résultat.
Voir: démonstration
de la possibilité financière de ces opérations
et démonstration
de la possibilité matérielle de ces opérations.
Voir aussi:
Rapport
de l'Académie Nationale des sciences, les
implications politiques du réchauffement dû
aux gaz à effet de serre: "peut être
qu'une des surprises de cette analyse est le coût
relativement faible pour lequel certaines des options
de géoingénierie pourraient être
implémentées."
Rapport
de Edward Teller du Lawrence Livermore National Laboratory,
perspectives pour la modulation du changement global
basée sur la physique: "si exécuté
de manière presque optimale, nous croyons que
le coût total d'une telle opération améliorée
d'éparpillement serait probablement de 1 milliard
de dollars par an au plus."
Rapport
de Jay Michaelson de l'université de Stanford,
un Projet Manhattan contre le changement de climat:
"la géoingénierie offre une alternative
relativement indolore et bon marché par rapport
aux régulations coûteuses et impopulaires",
"la géoingénierie est bien moins
coûteuse que les autres options politiques contre
le changement de climat."
Rapport
de l'École nationale des Ponts et Chaussées:
"la géoingénierie, dont le coût
serait quasi-nul, et dont les effets sur le réchauffement
de la planète pourraient être plus grands
qu’une politique à l’échelle
mondiale"
Article
de l'Université de Calgary, encyclopédie
du changement global: "plusieurs technologies alternatives
directes existent pour injecter le sulfate nécessaire
dans la stratosphère pour un coût insignifiant
comparé aux autres méthodes de modification
du climat."
|